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Vous ĂȘtes accro au cafĂ©, Ă  la cigarette ou encore Ă  Johnny Hallyday ? Les addictions sont nombreuses, mais quid du travail ? 👀 Être accro au boulot, est-ce bon ou mauvais signe ? Quels sont les dangers de ce phĂ©nomĂšne appelĂ© le "workaholisme" ? 

KĂ©zako ?

Workaholisme est la contraction de work (travail en anglais) et alcoholism (alcoolisme en anglais). Ce néologisme a été créé en 1971 par Wayne Oates, un psychologue américain.

C'est « un investissement excessif d’un sujet dans son travail et une nĂ©gligence de sa vie extra-professionnelle » selon l’Institut National de Recherche et de SĂ©curitĂ© pour la prĂ©vention des maladies professionnelles et des accidents du travail (INRS). Une addiction non reconnue par l’Organisme Mondial de la SantĂ©, pourtant rĂ©elle.

Une enquĂȘte IPSOS parue fin 2020 rĂ©vĂšle l’impact important de la crise de la covid-19 et des confinements successifs sur les addictions en entreprise. Les principales raisons de cette augmentation sont l’isolement (pour 31% des personnes interrogĂ©es) et l’augmentation des objectifs en matiĂšre de performance (34%). 

Les signes de votre dĂ©pendance au travail : 

  • Vous travaillez sur votre temps libre ? Au point d'en dĂ©laisser votre vie personnelle ? 
  • Un besoin compulsif et incontrĂŽlable de travailler.
  • Vous dĂ©passez largement vos horaires de boulot ? La flexibilitĂ© s'est transformĂ© en longĂ©vitĂ© ? 
  • Lorsque vous arrĂȘtez de travailler, vous culpabilisez ? 
  • Peu de satisfaction dans le travail.
  • Cela atteint votre santĂ© mentale et physique ?

đŸ€” Si vous vous reconnaissez dans la majoritĂ© de ces propositions, vous ĂȘtes peut-ĂȘtre un workaholic aka un bourreau du travail. 

 

L'addiction au travail est aussi un danger pour la santé

 

 

L'addiction au travail ne doit pas ĂȘtre sous-estimĂ©e. Elle n'est bonne ni pour la santĂ© mentale de votre collaborateur, ni pour vous, ni pour votre entreprise.

Des études ont prouvé le lien entre addiction au travail et symptÎmes psychiatriques

En 2012, à Paris, des recherches ont été menées par l'INRS sur seulement 50 salariés parisiens. Elles font état d'un lien direct entre la dépendance au travail et la dégradation de la santé des travailleurs, notamment l'apparition de l'anxiété.

En NorvĂšge, c'est plus de 16 000 personnes qui participent Ă  une Ă©tude de l’UniversitĂ© de Bergen, co-signĂ©e par des chercheurs de Yale et de la Nottingham Trent University. Elle conclut que les workaholics sont davantage sujets Ă  souffrir d’hyperactivitĂ©, d’anxiĂ©tĂ©, de dĂ©pression, ou de troubles obsessionnels-compulsifs (TOC). 

Certaines personnes trouvent dans le travail intensif une forme d’accomplissement personnel. D’autres, en revanche, n’ont pas conscience que leur sur-investissement trahit une dĂ©tresse psychologique et fragilise leur Ă©quilibre dĂ©jĂ  prĂ©caire.

Ce rapport au travail a des consĂ©quences nĂ©gatives sur la vie du salariĂ©, mais pas que, sur son entourage et l'entreprise elle-mĂȘme aussi. 

 

Le bourreau du travail peut devenir un bourreau au bureau

Il est courant de penser que l'on va ĂȘtre bien vu face Ă  son employeur si l'on dĂ©die sa vie Ă  son travail, tandis que le patron est tentĂ© de croire qu'il y gagne avec cet amoureux du travail. Mais la frontiĂšre est fine entre un passionnĂ©, quelqu'un de surchargĂ© et un workaholic. Dans une Ă©quipe, il est important de maintenir un bon climat social. Les comportements nĂ©gatifs se reflĂštent et ont un effet systĂ©mique.

Dans une Ă©quipe, le workaholic a tendance Ă  ne pas dĂ©lĂ©guer son travail et Ă  mal s’intĂ©grer.

Il se plaint souvent de la collaboration et peut en venir Ă  prendre les choses personnellement.

Le manager ou le RH doit ĂȘtre Ă  l'Ă©coute, car ce genre de relation entre collĂšgues peut vite devenir toxique pour les collaborateurs et freiner la productivitĂ© et la cohĂ©sion d'Ă©quipe

Le workaholic a tendance Ă  considĂ©rer l'entreprise comme sienne et s'investit beaucoup trop. Certains en arrivent Ă  un point oĂč il compliquent la vie de leurs collĂšgues, les percevant comme des concurrents directs face Ă  la hiĂ©rarchie. 

 

Que faire si je suis accro ?

Selon une étude Eléas, 37% des actifs continuent à utiliser leurs outils numériques en dehors de leurs heures de travail. Génération ultra-connectée oblige, les cas de workaholisme se multiplient. Que ce soit au bureau ou à l'extérieur, il est parfois difficile de se couper du travail. La prévention passe donc par le respect au droit à la déconnexion

  • En tant que manager ou RH, il faut Ă©viter d'encourager ses collaborateurs Ă  rĂ©pondre le week-end, le soir ou pendant les vacances. 
  • Si vous ĂȘtes vous-mĂȘme workaholic, tentez de vous concentrer sur votre vie personnelle, remplacer votre to do list du bureau par celle du self love. 
  • Fixez-vous des objectifs professionnels rĂ©alistes. 
  • GĂ©rez votre temps pour ne pas faire des horaires Ă  rallonge en tĂ©lĂ©travail.
  • Une thĂ©rapie cognitive et comportementale peut ĂȘtre proposĂ©e afin d'aider le salariĂ© Ă  respecter ses temps de repos, Ă  prendre des vacances et Ă  couper ses liens avec l'entreprise en dehors de ses horaires de travail. 
  • Le questionnaire WART (work addiction risk test) de Bryan Robinson permet de caractĂ©riser l’engagement excessif au travail et le « workaholic » en rĂ©pondant Ă  25 questions. 

 Comment sensibiliser vos Ă©quipes ?

😁 😡 Afin de prĂ©venir ce genre de situation, des sondages rĂ©guliers pour mesurer le bien-ĂȘtre peuvent permettre d'identifier des dĂ©fauts organisationnels et le bien-ĂȘtre de vos salariĂ©s. C'est un moyen d'identification qui facilite la prĂ©vention et l'intervention.

Grùce aux sondages, vous pouvez mesurer le taux de satisfaction et d'efficacité des conditions de travail, du management, du climat social, ainsi que des objectifs.

đŸ› ïž Dans votre dĂ©marche QVT, vous pouvez proposer - notamment aux managers - des outils pour accompagner les collaborateurs.

Afin de prĂ©venir, vous pouvez sensibiliser et informer vos collaborateurs sur les risques du workaholisme. Cela peut passer par la mise Ă  disposition de ressources informationnelles, ou bien grĂące Ă  des intervenants en santĂ© mentale. 

Plus une entreprise met en place des actions de prĂ©vention, plus elle pourra intervenir tĂŽt dans l’addiction d’un collaborateur et l’accompagner au mieux. 

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