Maroussia Paré est sportive de haut niveau en athlétisme, psychologue clinicienne et consultante en bien-être psychologique et santé mentale. Grâce à cette double expertise inédite, elle souhaite aider les organisations à créer un environnement propice au bien-être psychologique de tous leurs membres. Dans les médias ou revues spécialisées en psychiatrie, elle revient sur sa vocation : accompagner les personnes vers leurs objectifs en utilisant les ressources qu’elle a su mobiliser pour atteindre les plus beaux éléments de son palmarès, comme son titre de championne du monde du 4x200m, ses deux sélections aux Jeux Olympiques ou encore ses médailles européennes. 

Quel est l'enjeu de la santé mentale au travail ? 

Prendre en considération la santé mentale d’un salarié, c’est le respecter en tant que personne. Au-delà de la productivité et de la rentabilité qu’entraînent les politiques QVCT, se soucier du bien-être d’autrui, c’est avant tout faire en sorte d’avoir des personnes qui sont en bonne santé.

Avant d’être un collaborateur, on est une personne. On n'est pas uniquement un corps qui génère du résultat.

 

Quel est le rôle du manager de proximité ? 

Le manager doit apprendre à créer du lien. Et cela ne passe pas forcément par des team building. C’est aussi poser des petites questions, se soucier de l’autre en tant que personne. 

Il est important d’apprendre à faire des compliments, de recueillir des informations sur les autres et d’être véritablement dans une posture d’écoute ! Les formations en communication peuvent être intéressantes pour certains managers.

En effet, ils sont nombreux à ne pas savoir comment aborder une autre personne dans des situations délicates. Ces learnings peuvent être enrichissants afin de développer l’écoute.

Face à une personne expéditive, peu de personnes oseront et voudront parler. 

 

Faut-il changer son type de management ?

L’environnement dans lequel nous évoluons nous façonne énormément. 

Le management autoritaire, par exemple, n’a pas de bons effets sur la santé mentale des salariés. C’est un management vertical, où il y en a un qui détient le pouvoir, tandis que l’autre le subit. 

La finalité sera peut-être la même, mais la personne ne fera pas forcément plus de résultat. Elle aura plus de pression et sera plus démoralisée. 

Imposer des tâches pour s’assurer d’avoir du résultat et avoir l’impression d’être efficace n’est pas une bonne manière de travailler.

Ces managers ont une communication en partie descendante. Ils doivent se détacher de cette relation verticale qui ancre une relation de pouvoir leader/collaborateur.

Il faut avant tout se soucier de la santé, du bien-être et de la personne plutôt que du résultat et des objectifs. Pour ça, il faut intégrer le collaborateur un maximum dans son plan de bien-être, lui demander ce qu’il souhaite.

 

Quelles actions peut-on mettre en place pour améliorer la qualité de vie et les conditions de travail ?

Le climat relationnel est indispensable. Il est très important d'entretenir le climat social et la cohésion d’équipe. De mauvaises relations ont un impact direct sur la santé mentale et le travail. C'est en ce sens qu'il faut être à l'écoute, afin de pouvoir accueillir la parole de vos collègues. 

L’engagement : quand on a une moins bonne santé mentale, on est moins motivé. 

Il ne faut pas être uniquement dans l’attente du résultat. Il faut permettre à la personne de réfléchir sur les différents aspects de son travail. Pour cela, il faut être flexible et donner la possibilité à vos collaborateurs de s'épanouir professionnellement dans les meilleures conditions. 

La reconnaissance du travail bien fait  - pas uniquement à travers les primes, en reconnaissant aussi ce qui est bien fait, et le dire de la meilleure des façons. Ainsi, cela va rester en mémoire et cela sera mieux reproduit. 

Identifier une personne référente du bien-être. Cela peut faciliter l’entretien de la santé mentale. Cette personne est disponible et à l'écoute ; elle joue le rôle de soutien. Ce n’est pas une personne qu’on va aller voir au dernier moment, comme cela arrive souvent. On ne peut pas forcément se livrer dans ce contexte-là, avec un RH qu’on voit rarement.

Que dirais-tu aux chef.fes d’entreprise qui répondent : "on est là pour travailler, pas prendre soin des travailleurs" ? 

Vous allez payer beaucoup plus cher l'absentéisme et les mauvaises prestations. Ces entreprises ont beaucoup de turn-over et peuvent être au ralenti. Il va falloir éponger les pertes humaines qu’il va y avoir. 

Certains diront "c'était un mauvais recrutement", pourtant il peut s'avérer que c'était l'expérience collaborateur qui était mauvaise. Lorsqu'une boîte perd plusieurs personnes d’affilé, qui sont pourtant compétentes, il faut se poser des questions. L’environnement dans lequel on place la personne ne lui permet pas de travailler comme elle le pourrait. 

La ressource la plus précieuse de l’entreprise, c’est l’humain. 

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