Vous sentez ces petits frissons qui montent rien qu’en lisant le mot “échec” ? Et en majuscule, c’est encore pire, non ? ÉCHEC. Pourtant, rien de si dramatique dans ce mot. Des échecs, on en vit tous, à toutes les étapes de notre vie, et même parfois dans des domaines que l’on connaît bien. La perfection, cela n’a finalement rien de très humain. Mais comment se détacher de ces sensations désagréables ? Peut-on vraiment bien vivre le fait d’échouer ? 

 

Un paradoxe 😣

En entreprise, on est (assez logiquement) incité à faire plutôt qu’à se tourner les pouces toute la journée. On s’inscrit dans un cadre avec nos collègues, dans la continuité des salariés qui nous ont précédés. Jusque là, tout va bien. Mais on est parfois amené à changer notre façon de faire, à essayer de nouvelles choses, et… à se tromper. Innover ne va pas sans risque, il suffit de regarder du côté des start-up pour s’en apercevoir. 1 start-up sur 4 ne fête pas son premier anniversaire, gloups.

 

Finalement, échouer arrive à beaucoup plus de personnes que l’on ne croît. Prendre des risques, c’est accepter le lot d’incertitudes qui va avec. Et la personne qui vous incite à innover le sait bien ! Vous pouvez donc lui partager vos craintes et vos incertitudes : c’est normal de ressentir de l’appréhension face à une tâche que l’on n’a jamais effectuée ou à une page blanche qu’il faudrait écrire en entier. C’est d’ailleurs plutôt sain ; cela signifie que vous êtes conscient des enjeux et de votre ignorance – signe d’intelligence, par ailleurs.

 

Mais l’on peut également échouer dans des domaines ou sur des missions que l’on est censé maîtriser… Ce qui, au premier abord, semble plus ardu à justifier. Derrière la stupeur, la honte et le sentiment de ne pas être à la hauteur se cache simplement votre humanité – et son lot d’imperfections. Parfois, on se trompe, on passe à côté d’une information importante, on oublie de terminer ce qu’on avait commencé, etc. Et on ne sait pas toujours pourquoi : était-ce de l'inattention, de la fatigue… ? En tout cas, ce qui est certain, c’est que l’on a voulu faire.

 

 

Il n’y a que ceux qui essaient qui échouent ☝️

En effet, un moyen imparable de ne jamais échouer, c’est de ne jamais agir. Restez passif en permanence et vous pourrez dire adieu à tous les sentiments désagréables qui accompagnent le fait de rater. Mais cela ne fera pas avancer les choses ! L’échec, mieux vaut apprendre à faire avec, notamment dans la sphère professionnelle. Il y a une marge entre être paralysé par sa peur de l’échec et raconter ses déboires à qui veut bien l’entendre : le tout, c’est de trouver votre équilibre.

 

Revenons à cette peur de l’échec. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle n’est pas universellement partagée, loin de là. C’est une caractéristique très franco-française que de redouter l’échec au point d’en faire un tabou. La perception négative de l’échec est une construction sociale : plus vous vous en détacherez, mieux vous vous en porterez ! Et plus vous pourrez apprendre de vos échecs au lieu de les fuir.  

 

Il est rare de passer sa carrière au sein de sa zone de confort, même si l’on ne change pas drastiquement de parcours ou de domaine d’activité. Chaque nouveau projet sur lequel vous travaillez apporte son lot de nouveautés, de questionnements, d’adaptations, etc. Oui, vous aurez plus de mal à réaliser vos missions avec le même degré de perfection. Non, cela ne remet pas en cause vos compétences. Oui, vous allez devoir modifier certaines de vos habitudes. Mais, non, cela ne fait pas de vous un moins bon salarié, au contraire. Si vous êtes capable de vous adapter et de rebondir, vous gagnez même de nouvelles compétences.

 

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Prendre le temps de comprendre 🤔

Mais alors, que faire lorsque l’on fait face à un échec ? Par où commencer pour réussir à s’en relever intelligemment ?

 

1. Constater 👁️

Un projet qui n’a pas bien fonctionné, des résultats décevants, un manager insatisfait… On peut imaginer de nombreux cas de figure pour illustrer la notion d’échec. L’attitude la plus saine à adopter lorsque l’on y est confronté, c’est de se faire à l’idée. On arrête d’essayer de se convaincre soi-même que, finalement, ce n’est peut-être pas si terrible, et après tout, si on n’en parle pas, il n’y a pas de raison que cela pose problème, si ?

Pour reprendre ce que l’on disait précédemment, c’est tout à fait normal d’échouer de temps en temps, et notamment au travail. Première étape, donc : adopter un regard objectif sur la situation.

 

2. Assumer 👆
 

Après cette première constatation, il s’agit de partager l’information. Dans le domaine professionnel, c’est presque systématiquement nécessaire : il est rare de travailler sur des missions qui ne nous sont utiles qu’à nous. Suivant la situation, il vous faudra peut-être avertir votre manager, des collègues, le responsable d’un autre service, etc. 

Au moment d’annoncer que l’objectif n’a pas été atteint – ou pas complètement – n’enjolivez pas la situation. Reconnaissez votre part de responsabilité, qu’elle soit partagée ou totale. Sans vous confondre en excuses, présentez simplement les faits et le rôle que vous avez joué dans cet échec. Reconnaître ses torts, c’est aussi se donner les moyens d’aller de l’avant !

 

3. Analyser ⚙️
 

Vous avez constaté l’échec, vous êtes au clair sur vos responsabilités et vous les avez partagées aux autres membres impliqués dans le projet ou ses résultats. Bien. Vous allez maintenant pouvoir démêler les fils de l’échec. C’est un travail que vous pouvez commencer seul pour y voir plus clair. Posez-vous quelques questions pour mieux comprendre les raisons de cet échec, la combinaison des facteurs qui a été fatale, le manque d’implication ou de temps de préparation… Faites le tour des différentes dimensions de l’échec pour identifier les obstacles.

Dans un deuxième temps, tirez-en des leçons pour l’avenir : peut-être faudrait-il revoir la manière de s’organiser et la répartition des tâches, planifier davantage de points d’étape, communiquer via un autre canal, etc. Ces améliorations peuvent également vous concerner de manière plus personnelle : un besoin de formation sur tel sujet, un appui managérial plus soutenu pour monter en compétences, ou encore une modification dans vos habitudes de travail. Quand vous sentez que vous avez fait le tour et bien analysé les motifs d’un échec collectif, pensez à rassembler les membres impliqués dans le projet pour les inviter à effectuer le même questionnement et leur partager vos premières conclusions. Vous améliorerez ainsi durablement la qualité du travail produit à l’avenir.

 

4. Élargir la focale 👐
 

Si vous ressentez un inconfort prononcé lié à cet échec, cela signifie peut-être que vous n’avez pas répondu à toutes vos inquiétudes. N’hésitez pas à aborder des questions plus existentielles ou profondes, seul ou accompagné par un professionnel de la santé mentale. Un regard extérieur pourra vous apporter un nouvel éclairage sur la situation et vous permettre de débloquer des points de tension. Depuis l’application Meeriad, vous pouvez prendre rendez-vous en trois clics avec le professionnel de votre choix pour une consultation.

 

 

Rebondir pour s’améliorer 🏀

Certes, vous avez échoué. Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Il est temps de rebondir, d’aller de l’avant, de repartir de plus belle : appelez-cela comme vous voulez, mais faites-le ! Cela fait partie de la méthode test & learn ; on essaye, on se trompe, on comprend et on s’améliore. Au fil du temps, on se trompe de moins en moins, mais on continue à apprendre. L’itération a de nombreuses vertus !

 

Pour baliser le terrain la prochaine fois que vous sortez de vos sentiers battus, vous pouvez vous fixer un cadre plus défini et/ou quelques limites en fonction de ce que vous avez appris de vos échecs passés. Cela vous rassurera et vous guidera pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.

 

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Le rôle du manager face à l’échec 👂

Être manager n’a jamais empêché personne de faire face à des échecs, cela n’entache en rien sa crédibilité ! Et avoir une fonction managériale ne garantit pas non plus d’être à l’aise pour exprimer ses échecs devant son équipe. En revanche, un manager joue un rôle dans la gestion de l’échec de ses collaborateurs. L’écueil à éviter est évidemment la sanction, sous peine de rompre tout lien de confiance et d’envoyer un message de fermeté délétère à l’instauration d’un dialogue honnête et constructif.

 

Prenez le temps de rassurer vos collaborateurs sur le fait qu’échouer fait partie de chaque expérience professionnelle, et ouvrez la discussion sur les causes de cet échec. Pour dédramatiser l’échec, pensez également à souligner les aspects positifs du projet, ce qui a été bien fait, les améliorations par rapport aux projets antérieurs… Reconnaissez le positif, félicitez et encouragez votre équipe pour mieux faire à l’avenir.

 

 
Alors, échouer, vous trouvez toujours cela aussi dramatique ? À bien y réfléchir, cela ressemble à tous les apprentissages : après un peu de souffrance – notre ego apprécie rarement – on analyse, on s’adapte, et on retrouve ses marques. Fini la stigmatisation, laissons place à l’expérimentation. Pour paraphraser une déclaration de Nelson Mandela : dans la vie, on ne perd jamais ; soit on gagne, soit on apprend. Lancez-vous !

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