Douter de soi au travail peut dans une certaine mesure nous permettre de nous challenger, de rester motivé et de conserver une certaine humilité. D’ailleurs, entre 62 et 70 % de la population doute un jour ou l’autre de la légitimité de son statut professionnel ou de son succès. Mais vivre dans l’anxiété constante de ne pas se révéler à la hauteur - qui mène ainsi vers la procrastination ou l'implication excessive dans chaque nouvelle tâche - peut signifier que l’on souffre d’un « syndrome de l’imposteur ». Vous en avez déjà entendu parler ? On décrypte ensemble ce syndrome également appelé « complexe de l’imposteur » qui pourrait concerner 20 % de la population mais qui reste toutefois peu connu, par manque d’information et de compréhension - tant de la part de ceux qui l’expriment que des professionnels.
Pourtant, ces prétendus imposteurs sont souvent perçus par leur entourage professionnel et personnel comme particulièrement compétents et habiles dans la gestion de leur carrière, ce qui renforce généralement le sentiment de tromperie qu’ils peuvent ressentir.
Face à une tâche perçue comme importante, ou présentant un risque car susceptible d’entraîner une évaluation de leurs capacités ou compétences, les imposteurs mettent en place un cercle vicieux. Lors de l’assignation d’une nouvelle tâche à accomplir, les imposteurs peuvent éprouver une grande anxiété qui découle de pensées négatives liées à la perception faussée qu’ils ont de leurs compétences. Leur peur de l’échec mais aussi leur peur du succès vont alors émerger. Face à cette anxiété, il existe deux comportements possibles pour un imposteur :
Pour venir à bout du cercle vicieux qu’induit le syndrome de l’imposteur, la psychologue Pauline Rose Clance recommande notamment de s’entraîner à faire des attributions appropriées lors de succès, c’est-à-dire à reconnaître que ses succès ne sont pas uniquement liés à des facteurs externes mais également à ses compétences et à son propre potentiel. Ainsi, apprendre à reconnaître ses succès et mettre de la nuance dans les jugements que l’on porte sur soi-même permet de prendre conscience de son potentiel tout en augmentant son bien-être psychique et général.