Difficile de trouver des équipes plus au cœur des rouages de l’entreprise que celles du service RH ! Elles connaissent tout le monde et doivent être au point à la fois sur l’historique des actions de l’entreprise et sur les sujets qui agitent la société. Bien épaulés par les outils digitaux à leur disposition, les RH savent se réinventer, et parfois se spécialiser, pour améliorer leurs process de travail. Petit tour d’horizon de ce qui a changé chez les RH et des nouveaux métiers qui ont émergé récemment.

 

Les mutations de la fonction RH

 

  • Un changement d’appellation 🔄

Reprenons le fil depuis le début et revenons aux origines de l'abréviation “RH”. Avant d’être appelé “ressources humaines”, ce service était volontiers désigné comme celui de la “gestion du personnel”. Une connotation très administrative qui n’incitait pas vraiment à une approche empathique du métier !  Le terme “ressources humaines” se veut plus représentatif du quotidien de ses membres, en octroyant notamment une plus grande place au volet stratégique de ce service.

Il semblerait pourtant que les ressources humaines aient fait leur temps… En effet, le terme “ressources” cristallise un certain nombre de critiques, dans la mesure où il est également utilisé pour parler de matériel, d’argent. On se retrouve alors avec l’idée de l’humain comme une ressource parmi d’autres, qu’il faut allouer, gérer… et supprimer. Sa dimension fortement capitalistique semble finalement peu compatible avec le terme “humaines” auquel il est accolé.

S’est donc ouverte une réflexion globale sur l’expression même de “ressources humaines”, pour essayer de lui insuffler une dimension plus proche de ses missions originelles. Plusieurs propositions ont émergé, et comme dans le reste de la langue, l’anglicisation du vocabulaire a fait son chemin. La plus populaire s’avère être People Team : elle se veut davantage tournée vers le volet social du métier que vers l’angle de la gestion. Mais rien n’est encore établi, le questionnement reste ouvert…

 

  • Une place croissante accordée au digital 🖥️

Cela n’aura échappé à personne, et surtout pas à vous, les entreprises font aujourd’hui toutes appel au digital. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter, ce serait même plutôt l’inverse ! Un retour en arrière sur les questions de transformation digitale semble très improbable au vu des modifications qu’elles ont générées en termes d’organisation du travail. Les ressources humaines sont aux premières loges de cette utilisation accrue du digital au cœur de leur métier. Que ce soit pour se différencier par rapport à leurs concurrents du même secteur ou pour recruter plus efficacement, le développement des entreprises repose en grande partie sur les épaules du service RH. 

Les RH bénéficient du passage au digital et de ses avancées, qui se traduisent en un gain de temps non négligeable. Les tâches nécessaires mais chronophages et à faible valeur ajoutée sont dorénavant automatisées et rationalisées. L’intelligence artificielle est un outil précieux lors de recrutements, lorsqu’il s’agit de sélectionner les profils de candidats les plus adaptés ou de rédiger une offre d’emploi attractive. On peut également citer les chatbots comme outils d’aide à la gestion des demandes entrantes. Toutes ces innovations technologiques permettent aux équipes RH de se libérer du temps et de l’énergie et de les investir dans des tâches à plus forte valeur ajoutée et à plus forte dimension humaine.

 

  • Les salariés avant l’entreprise 👤

La question à 1 million : les RH travaillent-ils pour l’entreprise ou pour ses salariés ? Vu le contexte actuel et la difficulté que représente le recrutement, il semble bien que les RH se préoccupent davantage des intérêts des salariés. En effet, sans salariés compétents, motivés et à l’aise dans leur poste, les entreprises seraient bien en peine ! Pour attirer et fidéliser ce type de profil, il faut miser sur l’expérience collaborateur. La satisfaction des salariés est considérée au même titre que celle des clients, sous peine de voir les plateformes d'expression que représentent les réseaux sociaux ou certains sites internet se remplir de commentaires entachant la marque employeur de l’entreprise…

 

  • Des missions contemporaines 📅

En parallèle de ces fonctions clefs, de nouveaux sujets sont apparus sur le bureau des RH. Portées par les évolutions de la société, les questions d’inclusion, d’égalité au travail, de santé mentale, ou encore de parentalité ont investi le domaine professionnel. Toutes ces thématiques sont appréhendées en premier lieu par les RH, garants de leur traitement et de l’application des mesures qui y sont liées.

 

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De nouveaux intitulés de postes

Qui dit nouvelles missions, dit développement de nouvelles compétences, et création de nouveaux postes. Ou plutôt, redéfinition des postes pré-existants et spécialisation des missions, car bon nombre de ces tâches ne sont pas si nouvelles que cela.

 

  • Talent acquisition manager

Ouvrons le bal avec le recrutement, activité riche en évolutions ! Derrière ces trois mots se cache un poste qui rime avec proactivité. Poster des offres d’emploi sur des plateformes de recrutement et attendre des réponses ? Très peu pour le Talent acquisition manager : il préfère prendre les devants et aller chercher directement les candidats. Planifier les besoins de recrutement, élaborer une stratégie de prospection, se constituer un vivier de talents ; autant de missions qu’il mène à bien afin de combler les besoins de recrutement de l’entreprise.

 

  • Talent development manager

Encore un terme anglais, eh oui ! Comme le recrutement ne s’arrête pas à l’onboarding de nouveaux collaborateurs, le Talent development manager prend en charge leur montée en compétences. Il doit être capable d’anticiper sur les besoins métiers futurs pour faire évoluer les salariés en conséquence et les fidéliser à l’entreprise.

 

  • Responsable expérience collaborateur (REC)

Le Responsable expérience collaborateur s’attache à la qualité du temps passé en entreprise afin de maximiser la satisfaction des collaborateurs. Ses missions contribuent à développer et maintenir un haut niveau d’attractivité de l’expérience collaborateur de chacun. Il est particulièrement attentif aux conditions de collaboration et d’échange entre les salariés pour identifier d’éventuelles tensions et prévenir tout risque de désengagement ou de démotivation. Pour l’aider dans ses tâches, il peut faire appel à des outils de mesure et de sondage. Cela lui permet d’adapter sa stratégie aux besoins déclarés des collaborateurs.

 

  • Responsable diversité, équité et inclusion (DEI)

Un poste très en lien avec l’actualité et les enjeux du XXIe siècle ! Cet intitulé de poste est très populaire outre-atlantique, mais il se développe également sur le Vieux Continent depuis quelques années. Son rôle s’articule autour de la mise en place de mesures pour encourager l’intégration des collaborateurs et l’égalité des chances, tout en luttant contre toute forme de discrimination au sein de l’entreprise – lors du recrutement, en termes de rémunération, et durant l’ensemble de l’expérience en entreprise. 

Le Responsable diversité, équité et inclusion excelle en matière de relations sociales, il a le sens du dialogue et fait preuve d’une bonne dose de créativité. Actions de sensibilisation, ateliers, partenariats avec des associations sont ses meilleurs atouts pour inscrire les mesures portées par l’entreprise dans la durée. Les sujets sur lesquels il travaille sont généralement liés à l’égalité femme/homme, aux handicaps, aux discriminations, etc. Selon la structure de l’entreprise, il peut aussi être en charge du volet “sociétal” de la RSE.

 

  • Chief Happiness Officer (CHO)

Ou, dans sa version française, “responsable en chef du bien-être des salariés”. Il s’occupe principalement de la création et du maintien d’un environnement de travail sain, que ce soit à travers des aménagements matériels, la mise à disposition d’outils de travail de qualité, l’organisation d’événements pour créer du lien, ou encore en faisant appel à des partenaires dont c’est la spécialité, comme Meeriad

On divise généralement son domaine d’action en quatre pôles : 
  • L’organisation des espaces de travail et des événements
  • L’analyse du volume de travail à l’échelle individuelle
  • L’accompagnement des managers
  • La médiation avec la hiérarchie

En amont de ses actions, il est souvent amené à sonder les collaborateurs pour identifier leurs besoins et trouver la réponse la plus adaptée. Dans la mesure où il représente la mission et les valeurs de l’entreprise, il est également sollicité lors de conflits entre salariés pour apporter des solutions durables qui peuvent aider à sa résolution. Ouvrir – et a fortiori pourvoir – un poste de Chief Happiness Officer envoie un signal fort qui correspond aux attentes des plus jeunes générations au travail.

 
 
  • Chargé de marketing RH

Le chargé de marketing RH met son expertise marketing au service de la promotion des enjeux RH, tout particulièrement de la marque employeur. Afin de maximiser l’attraction et la rétention des collaborateurs, les entreprises s’attachent à donner des marques de leur crédibilité et de leur bonne réputation via les canaux traditionnels du marketing. Le chargé de marketing RH élabore une stratégie de communication ciblée à partir des principes classiques du marketing pour présenter la politique RH de l’entreprise aux potentiels futurs salariés.

 

  • Data analyst ou Data scientist RH

Pour avancer dans le bon sens, encore faut-il être capable de récolter des données et de les analyser. La fonction RH n’échappe pas à ce besoin de traitement de données pour mesurer l’impact de ses actions et en impulser de nouvelles. Or, ce volet des ressources humaines est trop souvent le parent pauvre du service. Le Data analyst – ou Data scientist – RH comble ce manque en se dédiant à la collecte, à l’analyse et à l’interprétation de ces données. 

Il partage ensuite les résultats au service RH, assortis de recommandations grâce à sa connaissance du fonctionnement des ressources humaines. Ses compétences transversales lui permettent d’apporter son expertise sur l’amélioration des processus de recrutement, de rétention des talents ou de stratégie RH. La gestion des SIRH lui est généralement dévolue. 

 

  • Data privacy Officer (DPO)

Si l’acronyme RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) vous parle, vous allez facilement cerner le périmètre d’action du Data privacy Officer. Son rôle est transversal : il s’occupe de la gestion des données personnelles, à la fois par des actions de conseil et de contrôle. Sa connaissance de la législation relative à la collecte, au partage, au traitement et à la sauvegarde des données est notamment utile au service RH pour s’assurer que les obligations légales autour des informations personnelles des salariés et des candidats soient bien respectées. Au besoin, il est force de proposition pour revoir des modes d’organisation ou de travail qui incluent l’usage de ces données.

 

Il est bien loin le temps des gestionnaires de personnel ! En prenant le pas de l’adaptation à des outils et techniques de travail modernes et digitalisés, la fonction RH a gagné en efficacité. Malgré des intitulés de postes qui s’anglicisent de plus en plus, le contenu des missions a plutôt évolué vers une spécialisation qu’une transformation en profondeur. Bien utile pour compléter vos équipes avec de nouveaux profils !

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