2,5 millions de salariés en état de burn out sévère après cette longue période de crise sanitaire. Ce syndrome fait de plus en plus parler de lui depuis la crise sanitaire. Il s’installe progressivement, quand se superposent des situations et des responsabilités stressantes. À un moment donné, la personne n’a plus de ressources et ne parvient plus à faire face. Comment l'employeur peut-il agir ? On vous explique.
💡Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le burn-out résulte d'un "investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel."
Le burn-out est un terme anglais que l'on traduit en français par syndrome d'épuisement professionnel.
Syndrome, car il regroupe un ensemble de symptômes :
L’épuisement physique : fatigue chronique, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (ex : lombalgie).
L’épuisement émotionnel : anxiété, irritabilité, problèmes de concentration.
L’épuisement mental : doutes sur ses compétences, baisse de motivation, baisse du moral.
Cela pourrait changer à l'avenir, mais pour le moment, il est difficile de le classer comme tel alors qu'il ne semble pas avoir de causes spécifiques liées à la santé et semble plutôt dépendre de ce qu'une personne traverse.
À titre de comparaison, le trouble dépressif clinique est classé comme une condition médicale car ses causes couvrent tout, des traits de personnalité aux antécédents familiaux en passant par le post-partum, les événements stressants de la vie et une thyroïde sous-active.
Il y a une raison pour laquelle cet épuisement est qualifié de « professionnel » : parce qu'il doit découler du travail. Comme le dit l'OMS, « le burnout fait spécifiquement référence aux phénomènes dans le contexte professionnel et ne doit pas être appliqué pour décrire des expériences dans d'autres domaines de la vie ». Cela signifie qu'un employé ne peut pas s'épuiser à cause d'un nouveau-né, d'un marathon ou d'une relation amicale stressante. Ces situations peuvent exacerber l'épuisement professionnel ou le rendre plus susceptible de se transformer en autre chose, mais elles ne peuvent pas en être la cause spécifique. Le burn-out est fondamentalement lié au travail.
L'épuisement professionnel semble davantage concerner la façon dont nous interprétons, ressentons subjectivement et gérons le stress au travail plutôt que la quantité objective de travail que nous accomplissons. Il s'agit de notre relation psychologique avec le travail - quel contrôle nous avons l'impression d'avoir, si nous avons l'impression de progresser, si nous nous sentons reconnus et pris en charge - autant que de notre charge de travail réelle. En fait, une hypothèse plausible au premier abord (l'épuisement professionnel des employés aurait été plus courant dans le monde pré-moderne parce que l'on y travaillait davantage en terme de volume horaire) est non seulement fausse, mais aussi inversée : l'épuisement professionnel est plus courant dans le monde moderne, et ce même alors que nous travaillons, sur moyenne, beaucoup moins d'heures par semaine qu'il y a cent ans.
En revanche, si nous avons une relation forte et saine avec notre travail, nous sommes capables de résister à des facteurs de stress assez sévères - délais ambitieux, parties prenantes en colère, projets avec peu de chances de succès - sans risquer la détérioration de notre santé mentale. L'épuisement professionnel concerne notre relation psychologique avec le travail et la façon dont nous gérons psychologiquement les obstacles qui se présentent à nous.
Maintenant que nous avons défini ce qu'est l'épuisement professionnel des employés, nous devons comprendre comment il se manifeste. Herbert Freudenberger, le psychologue qui a inventé ce terme dans les années 1970, décrit douze étapes d'épuisement professionnel que les gens traversent souvent s'ils ne sont pas accompagnés.
Il faut implanter des systèmes pour détecter le plus tôt possible l'épuisement professionnel des employés - à l'étape 4 plutôt qu'à l'étape 11, par exemple - et déployer un plan pour aider les employés à sortir complètement de ce cercle vicieux.